Holà !
T’es là, devant ton frigo, en train de flipper parce que tu sais pas si tu peux manger ce yaourt. Il est pas bio. Il a du sucre. Et puis d’abord, c’est du lait, et t’as été boire un verre avec ta pote qui t’as expliqué pendant deux heures que le lait c’est l’ennemi public numéro 1, par ce qu’on n’est pas des veaux okay ?
Du coup tu refermes le frigo, t’as toujours faim, et tu te sens nulle parce que tu « fais pas bien ».
Bienvenue dans le monde merveilleux de l’alimentation « saine » version 2025, où manger est devenu plus stressant qu’un entretien d’embauche.
Aujourd’hui, on déconstruit 5 croyances sur l’alimentation saine qui, en vrai, te font plus de mal que de bien. Parce que la santé, ça passe aussi par ta santé mentale. Et qu’un rapport anxiogène à la bouffe, c’est tout sauf sain.
En espérant que certaines lignes bougent en 2026 (l’espoir fait vivre, mais ça vaut le coup d’y croire).
Prête ? C’est parti.
Idée reçue n°1 : « Si c’est naturel, c’est forcément mieux »
Ah, le mythe du « naturel ». Si je devais compter le nombre de fois où j’entends « oui mais c’est naturel donc c’est bon pour la santé »…
Spoiler : l’arsenic aussi c’est naturel. La belladone, le cyanure, les champignons vénéneux… Tout ça, c’est 100% naturel. Et pourtant, je te conseille pas d’en mettre dans ta salade, ni dans celle de qui que ce soit, tu risquerais d’avoir des problèmes avec la justice…
Pourquoi cette croyance pose problème
Ça crée une vision du monde en noir et blanc : naturel = bon, transformé = mauvais. Sauf que la réalité, c’est pas un film Disney. C’est beaucoup plus nuancé.
Un yaourt nature fait avec du lait pasteurisé (donc transformé), c’est bon pour ta santé. Du jus de fruits pressé à froid 100% naturel sans aucun additif, ça reste une bombe de sucre rapide sans les fibres du fruit entier.
Et pendant ce temps, tu te prends la tête à éviter tous les aliments qui ont subi une quelconque transformation, ce qui t’exclut de facto 90% de ce qui existe dans les magasins.
Le vrai sujet
Ce qui compte, c’est pas si un aliment est « naturel » ou pas. C’est :
- Sa composition nutritionnelle : qu’est-ce qu’il t’apporte ?
- Le degré de transformation : une conserve de haricots verts, c’est pas la même chose qu’un paquet de chips ultra-transformées (mais si tu veux qu’on creuse l’ultra transformé, n’hésites pas à me le dire soit en commentaire ici, soit sur Instagram)
- Ta relation avec cet aliment : est-ce que le manger te stresse ou te fait plaisir ?
Un aliment ultra-transformé que tu manges de temps en temps sans culpabilité aura moins d’impact négatif sur ta santé qu’un aliment « parfaitement naturel » que tu manges en mode prise d’otage avec anxiété.
Idée reçue n°2 : « Il faut manger 100% sainement pour être en bonne santé »
Le fameux « tout ou rien ». Si tu manges pas parfaitement à chaque repas, tu vas mourir à 40 ans d’un AVC. Ou au moins choper le diabète, le cancer, et perdre tous tes cheveux voir d’avoir un furoncle énorme sur le pouce gauche.
Résultat ? Tu te mets une pression de dingue. Tu passes 3 heures à préparer un buddha bowl Instagram-worthy avec 47 ingrédients. Et le lendemain, tu craques sur un pain au chocolat et tu te sens tellement coupable que tu te dis « fuck it, j’ai déjà tout gâché » et tu manges un paquet de gâteaux industriel en entier.
Pourquoi cette croyance pose problème
Parce qu’elle génère du stress chronique. Et devine quoi ? Le stress chronique, c’est pas super bon pour ta santé non plus. En fait, c’est même carrément mauvais.
Le stress augmente ton cortisol, perturbe ton sommeil, affaiblit ton système immunitaire, favorise l’inflammation… Bref, tout ce que tu essayais d’éviter en mangeant « parfaitement ».
Donc en gros, tu te mets la pression pour être en bonne santé, mais cette pression te rend malade. Malin, non ?
Le vrai sujet
La santé, c’est pas un examen que tu réussis ou que tu rates. C’est un équilibre global sur la durée.
Manger des légumes 5 jours sur 7, c’est mieux que ne pas en manger du tout sous prétexte qu’ils sont pas bio ou pas préparés de la « bonne » façon.
Manger une pizza avec tes potes le vendredi soir, ça nourrit ton lien social, ton plaisir, ta joie de vivre. Et ça, c’est AUSSI de la santé.
La règle des 80/20 (80% d’aliments nutritifs, 20% de flexibilité) est beaucoup plus tenable et bénéfique que le 100% parfait qui te mène droit au burn-out alimentaire.
Idée reçue n°3 : « Compter ses macros/calories/points, c’est la clé du succès »
Ah, le tracking. L’obsession du chiffre. Peser chaque grain de riz, scanner tous les codes-barres, rentrer chaque aliment dans une app pour savoir si t’as le droit de manger ta pomme de 16h.
Pour certaines personnes dans certains contextes (sportifs de haut niveau, pathologies spécifiques nécessitant un suivi très précis), oui, ça peut avoir du sens. Temporairement. Sous supervision professionnelle.
Mais pour la majorité des gens ? C’est juste la porte d’entrée vers une relation complètement déconnectée avec la bouffe.
Pourquoi cette croyance pose problème
Parce que ça transforme ton assiette en tableau Excel. ET je dis ça en bonne grosse freaky d’Excel hein.
Tu manges plus parce que t’as faim. Tu manges parce que ton app te dit que t’as encore 247 calories disponibles aujourd’hui. Ou à l’inverse, tu te prives alors que ton corps réclame de l’énergie parce que « oh non, j’ai dépassé mon quota de glucides ».
Tu perds complètement le contact avec tes sensations de faim et de satiété. Tu manges avec ta tête (ou plutôt avec ton téléphone) au lieu de manger avec ton corps.
Et quand tu peux pas tracker ? Panique à bord. Restaurant avec des potes ? Source d’angoisse. Repas de famille ? Tu passes ton temps à essayer d’estimer mentalement combien il y a de grammes de matière grasse dans la sauce de mamie.
Le vrai sujet
Ton corps sait ce dont il a besoin. Il te le dit à travers des signaux : faim, satiété, envies spécifiques. Mais ces signaux, tu peux les entendre seulement si tu arrêtes de les couvrir avec du bruit (en l’occurrence, des chiffres).
L’alimentation intuitive, c’est pas du grand n’importe quoi new age. C’est réécouter ton corps. Manger quand t’as faim. T’arrêter quand t’es rassasiée. Respecter tes envies sans jugement.
Ça demande du temps et de la pratique, surtout si tu passes des années à tout contrôler. Mais c’est tellement plus libérateur et durable que de vivre avec une balance et une app.
En consultation, on apprends à se détacher de ces chiffres et théories très THÉORIQUES. Parce que mon job, c’est pas de te rendre encore plus anxieuse. C’est de t’aider à retrouver une relation apaisée avec la bouffe.
Idée reçue n°4 : « Si je me fais plaisir, je vais tout perdre en contrôle »
La fameuse pente glissante. « Si je mange un carré de chocolat, je vais finir par manger la tablette entière, puis tout le placard, puis je vais reprendre 10 kilos et ruiner tous mes efforts. »
C’est ce qu’on appelle la pensée en tout ou rien. Et c’est exactement ce genre de pensée qui crée les comportements que tu essaies d’éviter.
Pourquoi cette croyance pose problème
Parce que c’est une prophétie auto-réalisatrice.
Quand tu t’interdis complètement un aliment, tu lui donnes un pouvoir énorme. Il devient l’objet de toutes tes pensées. Tu le fantasmes. Tu le diabolises. Tu développes une obsession.
Et forcément, un jour, tu craques. Parce que t’es humaine, pas un robot. Sauf que comme tu as passé des semaines à te priver, quand tu craques, c’est pas sur un carré de chocolat. C’est sur la tablette entière + le paquet de biscuits + tout ce que tu as sous la main.
Et après ? Culpabilité massive, sentiment d’échec, compensation par encore plus de restriction. Bienvenue dans le cercle vicieux.
Le vrai sujet
La permission de manger ce qui te fait plaisir, sans culpabilité, c’est paradoxalement ce qui te permet de ne PAS perdre le contrôle.
Quand tu t’autorises à manger du chocolat quand tu en as envie, tu enlèves le caractère « interdit » de l’aliment. Il redevient juste… du chocolat. Pas un symbole de ta faiblesse ou de ton manque de volonté.
Et du coup, tu peux en manger un ou deux carrés, apprécier vraiment, et passer à autre chose. Sans drame. Sans culpabilité. Sans compensation.
C’est contre-intuitif, je sais. Mais c’est exactement comme ça que ça marche.
Idée reçue n°5 : « Les personnes qui mangent sainement sont toujours en meilleure santé »
Ah, le mythe de la personne parfaite qui mange parfaitement et qui donc est en parfaite santé.
Spoiler : ça existe pas.
Pourquoi cette croyance pose problème
Parce qu’elle oublie complètement l’aspect psychologique de la santé.
Une personne qui mange « parfaitement » selon les standards Instagram mais qui :
- Passe 3h par jour à penser à ce qu’elle va manger
- Refuse toutes les invitations sociales par peur de ne pas contrôler son assiette
- Ressent de l’anxiété intense devant la nourriture
- Se sent coupable dès qu’elle « déroge » à ses règles
- S’isole socialement
- Développe des carences parce qu’elle a trop restreint
DISCLAIMER : Cette personne n’est PAS en bonne santé. Elle est peut-être même en train de développer un trouble du comportement alimentaire : l’orthorexie.
L’orthorexie, c’est l’obsession de manger sainement. Et oui, c’est reconnu comme un problème de santé mentale sérieux.
Le vrai sujet
La santé, c’est holistique. C’est pas juste ce qu’il y a dans ton assiette.
C’est aussi :
- Ta santé mentale
- Ta vie sociale
- Ton niveau de stress
- Ta qualité de sommeil
- Ton rapport au plaisir
- Ta capacité à profiter de la vie
Manger un repas moins « optimal » nutritionnellement mais dans la joie et le lien social, c’est infiniment plus sain que manger un repas « parfait » dans l’anxiété et l’isolement.
Et maintenant, on fait quoi ?
Si tu t’es reconnue dans un (ou plusieurs) de ces points, respire. T’es pas seule. Et c’est pas de ta faute.
On vit dans une société qui nous bombarde de messages contradictoires sur l’alimentation. Où la culture du régime se cache derrière des mots comme « bien-être » et « clean eating ». Où la nourriture est devenue un marqueur de valeur morale.
Voici quelques pistes pour sortir de cette spirale :
Fais une pause avec les comptes « healthy food » sur Instagram
Sérieusement. Unfollow. Mute. Au moins temporairement. Si scroller sur Instagram te donne plus d’anxiété que d’inspiration, c’est que ces comptes ne te font pas du bien.
Arrête de lire les étiquettes de façon obsessionnelle
Tu manges un yaourt, pas un contrat d’assurance. Si lire les étiquettes te stresse plus que ça t’aide, arrête.
Réapprends à écouter ton corps
Pose-toi ces questions :
- Est-ce que j’ai vraiment faim ?
- De quoi j’ai envie ?
- Qu’est-ce qui me ferait plaisir ET me nourrirait bien ?
- Comment je me sens après avoir mangé ?
Pas de jugement. Juste de l’observation.
Remets du plaisir dans ton assiette
Manger, c’est censé être agréable. Si chaque repas est une source de stress, il y a un problème. Et ce problème, c’est pas les aliments. C’est ta relation avec eux.
Consulte si besoin
Si tu te reconnais dans les signes d’orthorexie ou que ton rapport à l’alimentation te pourrit vraiment la vie, consulte. Un.e diététicien.ne formé.e aux TCA, un.e psychologue… Il y a plein de pros qui peuvent t’aider.
C’est pas un échec de demander de l’aide. C’est de l’intelligence.
Besitos
Voilà. On arrive au bout de ce décryptage.
Ce que je veux que tu retiennes, c’est que l’alimentation « saine », c’est pas une prison. C’est pas une source de stress permanent. C’est pas une liste d’interdits qui te prive de vivre.
Une alimentation vraiment saine, c’est une alimentation qui nourrit ton corps ET ton esprit. Qui te permet de manger avec plaisir, sans culpabilité, en écoutant tes besoins.
Si tu sens que ton rapport à l’alimentation est devenu compliqué, stressant, envahissant, je peux t’accompagner pour retrouver une relation apaisée avec la bouffe. Sans régime, sans interdits, sans culpabilisation.
Tu peux prendre rendez-vous en visio ou à domicile si tu habites sur le secteur Montpellier Sud (Pérols, Mauguio, Villeneuve-lès-Maguelone, Lattes, Saint-Jean-de-Védas…).
Ou tu peux me contacter directement sur Instagram et on en discute.
Parce que manger, ça devrait être simple et agréable. Pas un combat quotidien.
Prends soin de toi. 💚
Alexandra Baron
Diététicienne-nutritionniste
Accompagnement pathologies chroniques féminines & oncologie
Montpellier | Visio & domicile
